La biodiversité

Les races : composantes essentielles du patrimoine national

Les races que nous exploitons résultent d'une longue adaptation des cheptels aux conditions de production de chaque région, ainsi que d'un patient travail de sélection mené par des générations d'éleveurs, aujourd'hui épaulés par des organismes spécialisés. C'est ainsi que la grande majorité des races portent le nom de la province, voire de la ville, qui les a vues progressivement s'identifier et se développer : Abondance, Aubrac, Bazadais, Blonde d'Aquitaine, ... chez les bovins ; Avranchin, Berrichon, Boulonnais, Causses du Lot, ... chez les ovins ; Ardennais, Auxois, Boulonnais, ... chez les chevaux ; ...

 

La France a la chance, en raison de sa diversité géographique, d'avoir été le berceau d'un nombre très important de races ; elle a aussi eu la sagesse, malgré les évolutions de ces dernières décennies, de les conserver à peu près toutes. Bien sûr, aujourd'hui, les effectifs de chacune d'elles sont très différents et s'étagent de quelques dizaines de sujets dans le cas des races en conservation (on fait alors très attention à ne conserver que des individus génétiquement aussi variés que possible) à plusieurs milliers, dizaines de milliers, voire centaines de milliers de têtes (et plus encore parfois) dans le cas des races faisant l'objet d'une exploitation commerciale.

 

Les races, avec leur diversité, leurs qualités, leur dynamisme, ... représentent une composante essentielle du patrimoine national, et pas seulement de son patrimoine agricole, tant les objectifs poursuivis par chacune d'elles peuvent aujourd'hui, dans le cadre de la diversification, devenir fort variés. Si le lait, la viande, la laine, ... restent les produits les plus courants, d'autres produits apparaissent progressivement : l'animal peut être de compagnie, il trouve sa place dans les activités pédagogiques et touristiques, il sait être écologique ...

Races , filières et territoires

La France dispose d'une gamme de races extrêmement vaste :

  • certaines, en raison souvent de leur grande productivité et de leur bonne adaptation, se sont développées dans un grand nombre de régions : les prototypes en sont la Prim'Holstein ou la Montbéliarde, la Charolaise ou la Limousine. En raison de leur haut niveau de production, et du prix de revient modéré des produits fournis, ces races fournissent les grandes filières de produits qui alimentent tant le marché national que l'exportation ;
  • d'autres, en général moins spécialisées mais souvent plus rustiques, se développent dans les régions plus difficiles : là, elles trouvent leur place dans le cadre de systèmes d'élevage spécifiques (la transhumance en est un exemple) en vue de la fourniture de produits déterminés (les fromages AOC en sont une bonne illustration). Les races correspondantes sont ainsi associées aux territoires dont elles valorisent la production herbagère, production qui est souvent la seule possible.

Les races animales sont ainsi résolument associées, d'une part, à la politique d'aménagement du territoire, d'autre part, aux questions d'organisation des filières de production. Ce sont leurs caractéristiques de production, leurs capacités d'adaptation, les systèmes d'élevage mis en œuvre par leurs éleveurs qui permettent cette remarquable adaptation du cheptel national à la diversité de nos régions.

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